Le sexisme, c’est un sujet qui fâche : tout le monde n’en a pas la même vision. Quand tu en parles, ta famille et tes amis changent aussitôt de sujet… Pourquoi un tel tabou ? Aujourd’hui, brisons la glace !

Par Lola

Qu’est-ce que le sexisme ?

“Le sexisme est une discrimination qui s’exerce sur une personne ou un groupe de personnes en fonction de son sexe en le traitant souvent comme inférieur ; cette discrimination s’exerce principalement sur les femmes.” Le Larousse de poche, 2016.

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Le sexisme en milieu scolaire

En France, la grande majorité des élèves sont victimes de sexisme. Cela peut même aller jusqu’au harcèlement (critiques, remarques gênantes, violences à répétitions) 

Cela commence de plus en plus tôt : en 1980, les jeunes filles étaient victimes de réflexions sexistes et/ou de harcèlement entre treize et dix-huit ans (dans leurs écoles). Maintenant, cela commence vers neuf ou dix ans. 

On peut voir dans la cour de récréation de l’école primaire St Pierre que la plupart des jeux en groupe dans la cour de récréation sont pratiqués par des garçons. Cela ne se produit pas simplement “parce que les filles n’apprécient pas ces jeux” comme certains pourraient le penser, mais parce qu’elles n’y sont pas les bienvenues. En effet, la plupart des jeunes filles affirment se faire rejeter plus ou moins violemment quand elles demandent à intégrer une partie de football, de ballon prisonnier ou encore de basketball.

Le sexisme ne concerne pas que les filles

Contrairement aux idées reçues, le sexisme ne concerne pas uniquement les filles. 

Si la domination masculine est installée dans notre société depuis très longtemps, elle fait également souffrir les garçons. En effet, ces derniers sont prisonniers des stéréotypes les forçant à être forts, dominants et virils. Alors dès qu’un garçon se montre un peu trop faible, il est considéré comme “ féminin ”, et se voit tout de suite mis à l’écart.

Malheureusement, on se demande encore comment et pourquoi la domination masculine s’est appropriée nos civilisations. “Pourtant, comprendre les mécanismes à l’œuvre dans la domination des hommes permettrait de porter un nouveau regard sur les hommes autant que sur les femmes”, extrait de Les mots indispensables pour parler du sexisme, par Jessie Magana et Alexandre Messager, publié le 20 Février 2014 (disponible au CDI).


Interviews

Malgré les nombreuses ressources que l’on peut trouver sur le net ou dans des livres, les meilleures appréciations sur le sexisme sont celles qui sortent de la bouche de vraies personnes ! Qu’en pensent les professeurs du collège ? Voici les réponses de deux d’entre eux.

Pour vous, qu’est-ce que le sexisme ?

Mme J. : Pour moi, c’est une discrimination qui s’exerce à l’encontre d’une personne en raison de son sexe. 

M. C. : C’est la déconsidération d’un individu en fonction de son sexe. Sa réduction à son être biologique.

Pour vous, le sexisme ne touche-t-il que les filles ?

Mme J. : Oui, presque. Je crois que 96% des victimes de sexisme sont des filles.

M. C. : Il touche surtout les femmes, mais d’une manière ou d’une autre il atteint aussi les hommes. Le sexisme dénie aux femmes le droit de faire et d’aimer certaines choses. A l’inverse, il oblige les garçons, les hommes, à faire, à apprécier, à incarner un certain rôle. 

Avez vous déjà été victime ou témoin de sexisme en milieu scolaire ? Si oui comment avez-vous réagi ?

Mme J. : Oui, beaucoup de fois. J’en ai parlé avec mes collègues, notamment la vie scolaire (CPE) et j’ai fait un cours spécial à ma classe pour discuter de sexisme avec tous les élèves (pas seulement ceux concernés).

M. C. : Oui, c’est-à-dire qu’il semble comme intégré. Les élèves se regroupent (le plus souvent) spontanément en fonction de leur genre. Les filles avec les filles, les garçons avec les garçons, cela dans la cour comme dans la classe.

Connaissez-vous une personne, un groupe ou une association particulière à qui parler si les réflexions sexistes deviennent trop fréquentes et violentes ?

Mme J. : Pour le niveau 3e, l’association “l’Œil du loup” est intervenue dans les classes et c’était très bien. Je connais aussi le centre Hubertine Auclert, très connu et accessible à tous. 

M. C. : Oui, dans l’établissement, un ou une élève peut, il me semble, aller voir n’importe quel adulte.